-"Regarde-moi, je t'écoute !" |
Louis : « Je me demande ce qui s’est passé au bureau hier avec mon chef. Il n’a pas mâché ses mots quand le lui ai rendu mon rapport... On est en désaccord, mais pour tout dire, c’est un malentendu... »
Claire : « Arrête de broyer du noir, Louis ! Tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez ! Ne te fais pas tout un cinéma et prends une tasse de café : tu verras, en un clin d’œil, ça va t’éclaircir les idées. »
Paul : « Je la sens bien, cette situation, et je me mets à la place de Louis : à force d’encaisser les coups, il en a plein le dos, il va finir par se faire démolir. Dans des situations comme ça, il faut savoir marcher sur des œufs... »
Dans la réalité, nous passons souvent d’un registre sensoriel à l’autre, mais généralement l’un d’entre eux s’avère dominant et s’insinue jusque dans les mots que nous choisissons pour nous exprimer. Cet exemple de conversation montre, de manière un peu exagérée, comment chacun peut préférer un registre sensoriel dans le langage qu’il utilise : Louis est auditif, Claire est visuelle et Paul est tactile (kinesthésique, pour utiliser le mot exact).
Tout cela est bel et bon, me direz-vous, mais quel intérêt pratique cela a-t-il ?
Eh bien, tout simplement, celui de mieux communiquer avec les autres ! Si je me rends compte que mon interlocuteur est plutôt visuel, mon message passera peut-être mieux avec des formules telles que : « Voyez-vous... considérons ce point sous un autre angle... voilà notre plan... c’est une brillante idée ». Mais s’il est plutôt auditif, je peux lui répondre : « Je vous entends bien... c’est-à-dire que... je réponds de lui... c’est entendu ! » ; et s’il est kinesthésique : « J’ai le sentiment que... il faut creuser la question... je m’appuie sur vous... nous pouvons surmonter cet obstacle...»
Reste une autre façon de s’exprimer verbalement, en utilisant des locutions non spécifiques, faisant appel au domaine mental : « Je sais que... Connaissez-vous... ? On peut douter que... Identifions les problèmes... » Mais l’expérience montre que l’utilisation exclusive de ce type de formules peut donner un discours froid.
C’est pourquoi, face à une assistance multiple, l’idéal sera d’être attentif à faire alterner les différentes modalités sensorielles dans mon discours : ainsi, je pourrai capter l’attention des diverses sensibilités de l’auditoire et avoir une meilleure communication avec l'ensemble des participants.
Qu’en dites-vous ? C’est clair ? Ça vous touche ? Avez-vous compris ?
Renaud CHEREL
Voir aussi dans ce blog :
Les registres sensoriels
Etre présent à mes 5 sens
Nos mains
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