Cet article vous a plu ? Vous pouvez aussi trouver dans ce bloc d'autres articles sur le même thème :
Pour aller plus loin...
Alain Braconnier, dans Protéger son soi pour vivre pleinement, définit 27 mécanismes de défense, répartis en trois groupes. Dans le premier, baptisé
« efficacité maximale », il regroupe ce qu’il appelle les défenses « heureuses » :
des forces intérieures qui préservent le bien-être de la personne. Dans le
second, intitulé « Prise sur soi », il rassemble des ressources dont
l’efficacité est partielle et dont l’utilisation représente un certain coût
psychologique. Dans le troisième, « Dernier recours », il rassemble
des mécanismes que l’on peut utiliser en situation extrême mais qui s’avèrent très nocifs à forte dose.
J'ai noté en bleu les mécanismes abordés dans ce blog.
Groupe « Efficacité maximale »
Rassemble 7 mécanismes,
qui ne sont pas considérés comme pathologiques :
1. Humour : Moyen
de parvenir à éviter une situation pénible pour soi ou pour les autres grâce à
une plaisanterie ou à un mot d’esprit.
2. Sublimation :
Mécanisme permettant de détourner la satisfaction interdite des pulsions
vers une activité ou une réalisation acceptable et socialement valorisée.
3. Auto-observation :
Outil permettant de se donner le temps de la réflexion pour ne pas réagir
trop affectivement ou impulsivement.
4. Affirmation de
soi : Fait d’exprimer clairement et directement ses sentiments et ses
souhaits sans angoisse excessive ou culpabilité.
5. Anticipation :
Mécanisme consistant à imaginer des solutions ou des situations futures
susceptibles d’atténuer le stress engendré par la prévision de problèmes à
venir.
6. Action : Fait
de recourir à l’action utile et réfléchie, sans tomber dans l’activisme ou
céder au passage à l’acte impulsif.
7. Recours à
autrui : Capacité à rechercher l’aide et le soutien de quelqu’un
d’autre que soi pour faire face à une situation difficile.
Remarque:
Alain Braconnier cite l'action comme mécanisme de défense; d'autres auteurs y ajoutent l'activisme ou suractivité qui poussaient être classés dans le groupe "prise sur soi".
Groupe
« Prise sur soi »
Ce groupe rassemble 14
mécanismes :
1. Identification :
Mécanisme consistant à s’attribuer inconsciemment un aspect de l’autre que
l’on désire posséder par l’attrait qu’il représente pour soi.
2. Séduction :
Mécanisme permettant d’apaiser ses tourments ou la crainte de l’autre en
suscitant un intérêt, un attrait ou une complicité.
Ce mécanisme n’est pas cité par la plupart des auteurs.
3. Mise à l’écart :
Consiste à éviter de penser momentanément aux choses désagréables. Alain Braconnier
le différencie du refoulement par le niveau de la mise à l’écart : ici,
les objets mis à l’écart sont atteignables par le conscient, alors que dans le
refoulement, ils sont rejetés dans l’inconscient.
Ce mécanisme n’est pas cité par la plupart des auteurs.
4. Intellectualisation :
Consiste à contrôler, par un usage excessif de réflexion, de généralisation
ou d’abstraction, les représentations gênantes pour éviter de ressentir ce
qu’on éprouve en réalité. À un degré de plus, c’est la rationalisation qui, à la différence de l’intellectualisation, déforme
la réalité : les pensées et les sentiments internes sont dissimulés
derrière des explications rassurantes mais erronées et parfois même
incompréhensibles aux autres.
5. Refoulement :
Opération consistant à rejeter et conserver dans l’inconscient les
représentations inacceptables. C’est le mécanisme le plus général chez l’être
humain et le plus anciennement décrit. Il peut être considéré comme un
processus psychique universel en tant qu’il serait à l’origine de la
constitution de l’inconscient comme domaine séparé du reste du psychisme.
6. Déplacement :
Consiste à séparer une représentation pénible de son affect, l’affect étant
reporté, par connexion associative, sur une autre représentation plus
acceptable.
Pour les freudiens, ce
type de phénomènes est particulièrement repérable dans l’analyse du rêve et,
d’une façon générale, dans toute formation
de l’inconscient.
7. Fuite :
Mécanisme qui permet de s’épargner la rencontre d’une représentation pénible de
soi et/ou des autres.
8. Altruisme :
L’altruisme n’est pas en soi un mécanisme de défense mais il peut le devenir, quand
il s’agit de pratiquer la générosité pour trouver de la satisfaction en soi. Peut
conduire au piège de la dépendance.
Ce mécanisme n’est pas cité par la plupart des auteurs.
9. Formation
réactionnelle ou inversion des sentiments : Attitude consistant à retirer
l’énergie portant sur des représentations inquiétantes pour la contre-investir
dans un comportement acceptable et diamétralement opposé.
10. Isolation :
Consiste à penser sans rien ressentir, à séparer la représentation pénible de
son affect, l’affect étant refoulé tandis que la représentation demeure
consciente, mais privée de toute connexion associative.
11. Annulation
rétroactive : Consiste en une marche arrière, le fait d’annuler, après
énonciation, certaine représentations pénibles au moyen d’actes ou de pensées
qui sont mis à la place.
12. Somatisation :
Mécanisme consistant à utiliser son corps pour exprimer une plainte ou un
mal-être et ainsi demander de l’aide.
13. Rêverie
solitaire/autistique : Fait de se réfugier dans son imaginaire, à ses
fantasmes, pour contrebalancer l’angoisse suscitée par la réalité telle qu’on
la perçoit.
14. Idéalisation et
dépréciation : Fait d’attribuer à soi ou à autrui des qualités
exagérées. La dépréciation est l’attitude défensive inverse.
Remarques :
L’introjection
est un mécanisme non cité par Braconnier mais présent chez d’autres auteurs. Par ce mécanisme, le sujet fait passer des
objets, avec leurs qualités, du « dehors » au « dedans » de
soi.
Groupe
« Dernier recours »
6 mécanismes :
1. Agressivité
passive : Exprimer son ressentiment par une position passive et une
manière détournée d’atteindre l’autre.
2. Passage à
l’acte : Substituer à la réflexion ou au vécu des sentiments un acte
impulsif destiné à décharger les tensions.
3. Régression :
Retourner aux stades antérieurs de l’enfance.
4. Clivage :
Considérer les autres, et soi-même, comme entièrement bons ou entièrement mauvais,
avec uniquement des qualités ou uniquement des défauts, mais jamais les deux
ensemble.
5. Projection :
Refuser les sensations pénibles et agressives que l’on ressent en les
attribuant aux autres ou au monde extérieur. Processus qui peut aller jusqu’à
la haine, le sentiment de persécution et le délire.
6. Déni :
Nier, partiellement ou totalement, la réalité, psychique ou externe, d’une
perception liée à une représentation pénible. Peut aller jusqu’au délire,
c’est-à-dire à la création d’une néoréalité plus acceptable.
Bibliographie