Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 29 août 2011

Ordinaire, extraordinaire

Thomas, informaticien, a la bougeotte ; il profite de tous ses congés pour partir au loin. Il a navigué sur l’Amazone en pirogue, fait des treks de plusieurs semaines au Tibet, escaladé les glaciers d’Islande et approché de ses volcans, traversé le Sahara avec une caravane de chameaux… De retour en France, il aime partager ses émotions et relater ses aventures à un groupe de copains qui le trouvent extraordinaire.

Patricia est inspectrice des impôts mais se réalise dans sa passion : son activité de chef de chœur. Excellent leader, elle lance des défis toujours plus exigeants à son groupe de chanteurs amateurs qui la suivent comme un seul homme. Très appréciés du public, ils vont de succès en succès et Patricia commence à programmer des tournées à l’étranger pendant les périodes de vacances. Ses collègues la trouvent extraordinaire.

Moussa est très doué dans les opérations financières. Travaillant dans une grande banque, il possède un flair hors du commun et maîtrise extrêmement bien les techniques boursières. Il sait prendre des risques élevé mais il est aussi capable de discerner quand se retirer. Il retire de son activité beaucoup de plaisir et d’excitation. Ses supérieurs reconnaissent que ses performances sortent de l’ordinaire.

Ivanka défend des causes admirables. Avec d’autres parents, elle a monté une association d’aide aux handicapés et a dépensé des trésors de diplomatie auprès des administrations et pouvoirs locaux pour obtenir un bâtiment et des financements. Pleine d’énergie, elle est capable de déplacer des montagnes pour arriver à obtenir gain de cause pour ses protégés. Tous les parents concernés s’accordent à dire qu’elle est extraordinaire.

Certains d’entres nous font des choses extraordinaires, et nous sommes admiratifs de ce qu’ils réalisent, parfois ressentons-nous une certaine envie en les regardant. Mais l’extraordinaire est-il forcément loin de nous ? L’extraordinaire peut aussi se cacher dans l’ordinaire de notre vie quoti-dienne. Thomas, Patricia, Moussa et Ivanka réalisent des choses extraordinaires dont peut-être je ne me sens pas capable. Mais le font-ils en pleine harmonie avec eux-mêmes ou bien poussés par une insatisfaction, un mal-être profond qui les incite à sortir d’eux-mêmes ?

Véronique, fleur ordinaire des champs (Photo Renaud Cherel)
Cela, je ne le sais pas ; mais ce qui m’est possible à moi, c’est de prendre le temps de retrouver l’unité en moi-même, de ressentir cette joie indicible d’être vivant, d’exister, là, maintenant, d’être en lien avec mon être, mon âme, mon centre, mon essence, mon énergie profonde, la source de vie qui est en moi. À condition d’être capable de vivre pleinement le présent, ici et maintenant. Peut-être que le plus extraordinaire, c’est d’être en état de capter ce qu’il y a de merveilleux dans le moment qui passe, de goûter cet instant que je suis en train de vivre, instant éphémère, fugitif, à nul autre pareil et qui ne reviendra jamais plus.

Il s’agit d’accomplir les actes les plus ordinaires de ma vie quotidienne avec totalité, les apprécier, me délecter en eux. Et alors, ma vie ordinaire deviendra extraordinaire.


Renaud CHEREL




Voir aussi dans ce blog :
    Un être unique et merveilleux
    Comment gérons-nous l'imprévu ?
    Faire face à l'imprévu

Liens externes :
    Le droit d'exister

dimanche 28 août 2011

Réaliser son projet

Nous avons vu dans le message précédent (voir Du rêve au projet) comment transformer un rêve en projet. Une fois mon point de départ défini et mon projet établi – où est-ce que je veux aller, en partant d’où ? – il me reste à parcourir un certain nombre d’étapes pour parvenir à mon objectif.

- Les enjeux
Un premier élément important, c’est de prendre conscience des enjeux qui se jouent derrière l’action que je décide d’entreprendre. En effet, les enjeux contribuent puissamment à la motiva-tion. Souvent les enjeux sont en partie inconscients, et il est parfois difficile de les mettre à jour. Une façon simple de les débusquer, c’est de me poser la question : que se passera-t-il si j’atteins mon objectif ? Je tente d’énumérer les diverses conséquences, directes et indirectes, pour moi, pour les autres et pour l’environnement, de l’action projetée. Sans oublier, naturellement, la question alternative : que se passera-t-il si je n’atteins pas cet objectif ? Quels inconvénients, quels ennuis risquent de découler de la non-réalisation de l’action ? On sera surpris de constater que les réponses à ces deux questions ne sont pas forcément symétriques. L’ensemble de ces enjeux constitue une source d’énergie pour alimenter ma motivation.

- Les moyens
L’étape suivante consiste à passer en revue les moyens dont je dispose pour mener à bien cette action, les ressources, les stratégies qu’il m’est possible de mettre en œuvre. Dans cette étape, il est important d’être le plus ouvert, le plus spontané, le plus créatif possible, sans jugements ou critiques. Dans cette étape, je laisse fonctionner mon hémisphère droit, plus intuitif, sans laisser intervenir mon hémisphère gauche qui risque de casser mon élan créatif.

- Les obstacles
Ensuite seulement j’utilise ma rationalité pour examiner les obstacles, les difficultés et porter un jugement critique sur les idées qui me sont venues dans l’étape précédente. Parmi les obstacles, il y a évidemment ceux d’origine externes en termes de moyens matériels, de financement, de relationnel, de temps, etc. Mais il y a aussi les obstacles d’origine interne : manque de réelle volonté, manque de confiance en soi, l’ensemble de mes croyances limitantes qui peuvent générer une résistance, voire un sabotage de mon propre projet.

- Le plan d'actions
À partir de tous ces éléments, j’élabore alors un plan d’actions, une liste concrète des choses à faire étape par étape, avec un calendrier. Une bonne manière de fixer ce plan d’action est de l’écrire noir sur blanc.

- Les contrôles
Enfin – et c’est un point important – je prévois une façon de suivre ou de contrôler l’avancement de mon projet, à chacune des étapes, jusqu’à son accomplissement. À noter qu’il demeure souvent un « reliquat non résolu » : le monde n’étant pas parfait, certaines choses ne sont pas réalisées, ou pas exactement comme prévu, malgré tous mes efforts. Admettre cette part non résolue m’évite de tomber dans le perfectionnisme et dans la culpabilité qui lui est associée.

Une fois arrivé au bout de mon projet, je me rends compte que, dans bien des cas, ce n’est pas tant le résultat final qui m’a apporté le plus de satisfaction, que le chemin emprunté pour y par-venir. Même si la société actuelle nous dit le contraire, je crois que le parcours nous apporte plus que l’arrivée !


Renaud CHEREL




Voir aussi dans ce blog :
    Rêves et projets
    Du rêve au projet
    Enjeux

Liens externes :
    http://dreamshake.com/

Bibliographie : 

DELOURME Alain : Construisez votre avenir : Du rêve à la réalisation de votre projet de vie, éd. du Seuil, Paris 2006.