Un
jour, après avoir, d’un fameux psychologue
d’outre-Atlantique
lu un ouvrage connu,
un
point m’impressionna : le fait que l’épilogue
de
notre vie, la mort, verra son advenue
non
par le seul hasard ou les aveugles forces
du
destin ou des dieux, mais, selon cet auteur
en
fin d’un scénario personnel qui s’amorce
très
tôt dans l’existence : « nous en choisissons l’heure »,
dit-il
; notre durée de vie serait en fait
liée
à des limites inconsciemment fixées
selon
certains modèles que nous aurions en tête,
des
personnes vers qui nous nous serions axés.
Et
quant à cet auteur, vous le savez peut-être :
Éric
Berne est son nom, il a créé l’AT,
(Analyse
Transactionnelle) ; il est le maître
des
jeux entre sujets. Mais je veux me hâter
ici
vers mon propos : serait-il donc possible
d’agir
sur le moment où placer sa sortie ?
Aurions-nous
le pouvoir, vu comme inaccessible
de
modifier le temps qui nous est imparti ?
Quel
hubris ! Quelle audace ! Comment peut-on oser
imaginer
cela? Et pourtant, semble-t-il,
pour
cette théorie, Berne s’est reposé
sur
des faits avérés, imprévus mais fertiles.
Car
il montra que de nombreux individus
ne
sont pas décédés par un hasard fluant
mais
à l’anniversaire exact de la mort du
parent
le plus aimé ou le plus influent.
En
outre, il ajoutait – et c’est fort important
que
notre scénario n’est pas irrévocable :
nous
pouvons le changer, à condition pourtant
de
travailler sur soi de façon impeccable.
A-t-il
tort ou raison ? Je ne sais, mais son livre
m’a
fort influencé ; et depuis ce jour-là –
j’avais
quoi ? Vingt-sept ans – j’ai décidé de vivre
au
moins jusqu’à cent ans… pourquoi pas au-delà ?
Pour
ce faire, j’ai mis de mon côté le plus
de
conditions favorables possibles : ainsi
depuis
ce temps j’ai vraiment résolu
de
manger sainement, d’écarter les soucis
tant
que faire se peut ; ne pas faire d’excès
d’aucune
sorte et puis c’est vrai par-dessus tout
vivre
l’instant présent – pour moi je crois que c’est
l’essentiel
– sans regret du passé et surtout
sans
craindre l’avenir : alors qu’on ne sait guère
ce
qui peut advenir, à quoi bon s’alarmer
se
faire des cheveux blancs ou se mettre en colère ?
Pour
vivre vieux, vivons simplement désarmés.
«
C’est bien, me direz-vous, de vivre tout ce temps,
mais
pour en faire quoi ? Si c’est pour continuer
la
vie que j’ai menée jusqu’ici, trop content
d’arrêter
; et si c’est pour vivre diminué
par
quelque maladie, ou vivre handicapé,
non
merci, je préfère avoir vécu les
ans
impartis
par la vie et ne pas m’échapper
dans
des rêves impossibles autant que trop plaisants. »
Fort
bien, c’est votre choix ; mais j’aime la vie tant
que
j’accepterais bien, je crois, quelque inconfort
pourvu
que je ne sois tout à fait impotent :
ce qui ne me tue pas, bien sûr, me rend plus fort !
ce qui ne me tue pas, bien sûr, me rend plus fort !
Jeanne Calment, qui a vécu jusqu'à 122 ans, ne se privait pas de son petit verre de vin et de sa cigarette. Étonnant, non ? |
Renaud Cherel
Bibliographie
Dans cet ouvrage, l’un des plus significatif et des plus importants de son œuvre, Eric BERNE présente les principes de base de l’Analyse transactionnelle. Selon ce modèle, la personnalité d’un individu est articulée autour de trois éléments : le Parent, l’Adulte, l’Enfant. L'auteur affirme ici que notre destin serait conditionné par un scénario de vie, élaboré dès l’enfance, qui dicterait toutes nos actions, entraînerait nos échecs ou nos réussites, et fixerait même la durée de notre vie.
Est-il possible de se libérer de ce scénario ? Oui, répond Eric Berne, à condition d'y mettre un certain nombre de moyens...
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