Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 17 juin 2013

L'échec, étape vers la réussite

Tugdual aime bien les puzzles, il vient d’en assembler un de 3000 pièces. Il lui arrive de trouver du premier coup la pièce qui correspond à un emplacement donné ; mais, la plupart du temps, il lui faut en essayer plusieurs avant de trouver la bonne. Si à la première tentative, la pièce testée ne correspond pas, ce n’est pas grave pour lui ; il la met de côté pour un usage ultérieur. C’est ainsi, par essais et erreurs, qu’il progresse pour arriver à terminer l’assemblage complet du puzzle. Par ailleurs, avec l’expérience, il a mis au point différentes stratégies pour avancer plus rapidement : il dispose à part toutes les pièces de bordure, il regroupe les autres par couleurs, il repère celles dont la forme est particulière, etc.

Premiers pas de bébé... et fierté du papa.
De façon plus générale, l’expérience de l’échec fait partie intégrante de la vie. Sans échec, peut-on progresser ? L’enfant apprend à marcher après de multiples tentatives qui se soldent par des échecs ; mais à chaque fois, il se relève, et il apprend à corriger un peu mieux son mouvement jusqu’au jour où – miracle ! – il réussit à faire ses premiers pas. Et il réitère ce même processus pour la plupart des apprentissages : il suffit d’observer comment l’enfant acquiert la maîtrise des principaux gestes et comment il progresse dans l’apprentissage du langage, par essais et erreurs. L’échec fait partie intégrante de tout processus d’apprentissage et permet de capitaliser sur une expérience pour mettre au point de nouvelles stratégies. Lorsque l’éducation est bien comprise, l’entourage de l’enfant l’encourage, met en valeur ses progrès et l’aide à tirer les leçons de ses erreurs et de ses échecs.

Et pourtant, dans le monde des adultes – et spécialement dans le domaine professionnel – les choses sont en général bien différentes ! Les échecs ne sont plus permis, et notre société – particulièrement en France – devient impitoyable vis-à-vis de ceux qui en commettent. D’où les difficultés de beaucoup de jeunes à s’insérer professionnellement : on leur demande, dès leur première embauche, d’avoir une expérience qu’ils ne possèdent pas. Face à un environnement qui ne tolère pas les erreurs inhérentes à toute trajectoire de progression, nombreux sont ceux qui ont du mal à s’adapter et qui passent d’un petit boulot à un autre pendant trop longtemps.

Cependant, redisons-le, l’échec est nécessaire pour réussir et innover, à condition de persévérer sans se décourager : Tugdual n’a pas jeté son puzzle dès la première erreur ; le fait de tester différentes options pour en dégager la meilleure est une excellente façon de travailler.

Dans un article du Monde paru en mai 2013, selon les experts de Gartner, les dirigeants d'entreprises qui acceptent des taux d'échecs des projets de 20 à 28% comme étant la norme permettent à leur entreprise de devenir plus agile. En autorisant l’expérimentation, ils offrent la possibilité de déclarer la réussite ou l'échec d'un projet plus tôt dans son développement.

L’échec est une étape vers la réussite, mais comment s’y prendre pour en tirer parti ? Je vous propose d’examiner cela dans le prochain message.



Renaud Cherel


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