Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 10 juin 2013

Gérer la résistance au changement


La résistance sera d’autant plus forte que la part de réalité modifiée sera importante aux yeux du sujet. À l’inverse, plus il peut s’approprier le changement et plus sa résistance sera faible.

C’est pourquoi il est important de préparer le changement dans le détail et de façon participative avec les intéressés, quitte à ce que le changement final soit altéré par rapport au projet initial.

Avant même de communiquer, il s’agit en premier lieu pour le responsable de considérer le changement à travers les yeux de chacun des collaborateurs ou de chaque grande catégorie de salariés. Autant que faire se peut, il ne va pas partir de son point de vue personnel, mais considérer le changement avec les lunettes des personnes concernées par le changement, avec leur vision du monde : que pensent-ils gagner et que pensent-ils perdre dans l’affaire ? A quoi risquent-ils de s’opposer lorsque le changement sera proposé : au contenu, à la personne qui porte le projet, à la perception du pouvoir qu’ils peuvent avoir ? Un élément important à considérer est l’aspect collectif : on sait bien qu’une résistance collective est toujours plus forte que la somme des résistances individuelles qui la composent. Un compromis proposé à un collectif aura donc plus de risques d’être refusé que s’il est négocié individuellement : c’est pourquoi il est essentiel de chercher à anticiper l’effet de groupe.

Selon sa personnalité, chacun peut réagir de façon différente à l’annonce d’un changement.
Prisca se méfie et va chercher à voir derrière les apparences quelles peuvent être les motivations de l’initiateur du changement. Elle essaye d’en discerner les conséquences négatives et va élever un certain nombre d’objections, dont la prise en compte pourra souvent améliorer le projet.

Théophile n’aime pas la monotonie et il a tendance à rechercher le changement : il sera spontanément plus enclin à considérer les aspects positifs du changement proposé, à condition bien sûr qu’il puisse en voir.

Pierre-Julien est attentif aux explications, il a besoin de comprendre les tenants et les aboutissants du changement proposé : si celui-ci lui paraît justifié sur un plan rationnel, il y a de grandes chances qu’il accepte sans problème.

Rose peut s’opposer par principe, surtout si elle a l’impression qu’on cherche à lui imposer ce changement par la force : elle peut alors développer une énergie considérable à résister, quitte à y laisser des plumes.

Loïc peut acquiescer de prime abord ; mais, ayant réfléchi, ou bien ayant écouté d’autres points de vue, il peut faire machine arrière, voire même se mettre en résistance passive.

Le manager a tout intérêt à se mettre à l’écoute de ces différentes réactions. Alors, les résistances rencontrées pourront devenir autant de moteurs pour avancer, à condition de discuter et être prêt à négocier. Au manager de fixer le cap, la direction à prendre ; en revanche, la question du comment y parvenir peut largement tenir compte des objections, surtout de la part de ceux qui connaissent le terrain.

Ainsi, le manager sera directif sur l'objectif fixé, mais souple quant à la manière de l'atteindre.


Renaud Cherel


Ce message vous a plu ? Vous pouvez voir aussi dans ce blog :

Aucun commentaire: