Nous avons vu dans le message précédent combien nos rythmes peuvent
être différents. Comment gérer ces différences de rythmes ?
- D’abord en apprenant à bien se connaître
soi-même : suis-je généralement quelqu’un de rapide ou de lent ?
Est-ce que j’ai l’habitude de passer facilement et sans transition d’un sujet à
un autre, ou bien me faut-il un temps d’ajustement pour passer à autre
chose ? Ai-je plutôt un fonctionnement linéaire, préférant faire une tâche
après l’autre, ou bien multitâche, menant habituellement plusieurs activités à
la fois ? Bien sûr, il peut arriver que les exigences de la vie m’aient
amené à adopter un comportement qui, au fond, n’est pas le mien. Par exemple,
au travail, j’ai adopté un comportement multitâche parce que c’était la seule
façon de faire face, mais cela me demande beaucoup d’énergie car ce n’était pas
mon fonctionnement naturel et spontané. Du coup, j’ai tendance à être irritable
et brusque, et cela retentit sur ma vie privée.
- Deuxièmement, apprendre à décoder le rythme des
personnes avec qui je suis en relation, que ce soit au travail ou dans la
sphère privée. En utilisant le même questionnement, je comprendrai mieux
comment elles fonctionnent.
- Cette double connaissance de soi-même et des autres
permettra de mieux ajuster les relations, de les optimiser. Par exemple, tel
collaborateur a du mal à gérer le temps d’exécution d’une tâche : il
laisse traîner les choses au début puis termine dans la précipitation, avec des
risques d’erreurs. Une façon de l’accompagner peut être de fixer des objectifs
intermédiaires, et de faire un point à chacune de ces étapes de façon à pouvoir
régulariser l’effort. Tel autre est très rapide pour résoudre les problèmes,
mais a tendance à passer à autre chose dès qu’il a trouvé la solution, avant
même sa mise en œuvre : son talent sera peut-être mieux valorisé au sein
d’une équipe comportant aussi des personnes moins créatives mais plus
gestionnaires.
Une croyance très répandue est celle qui consiste à se
dire : « Puisque moi je réussis en fonctionnant de telle manière, les
autres doivent fonctionner comme moi. » Et l’on voit ainsi un certain
nombre de dirigeants s’entourer de personnes qui leur ressemblent. Mais ce
faisant, ils privent leur entreprise d’une richesse fort utile, car il n’y a
rarement qu’une seule solution à un problème donné, et la diversité d’un groupe
est souvent un gage de créativité, notamment en période de crise. Évidemment,
cette diversité demande à être gérée pour ne pas risquer l’éparpillement ou
l’explosion.
Dans la sphère privée, les mêmes questions se posent, et
c’est au fil du temps que chacun apprend à respecter le rythme des autres :
plutôt que d’exiger que l’autre se comporte comme moi, ne pouvons-nous pas
convenir d’espaces de liberté ? Nous pouvons convenir d’une répartition
entre activités communes, où chacun accepte de se plier aux règles de
fonctionnement et au rythme du groupe – que ce soit un groupe d’amis, la
famille, le couple – et des activités individuelles où chacun fonctionne selon
son rythme propre.
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