Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 20 mai 2013

Périodes de transition


Certaines personnes ont besoin d’une période de transition entre deux activités différentes, alors que d’autres semblent passer très rapidement et sans effort apparent d’une activité à l’autre.

Le matin, Zoé a beaucoup de peine à émerger du sommeil ; souvent, au moment d’ouvrir les yeux, elle semble comme suspendue entre l’assoupissement et l’éveil ; au lever, elle se sent comme anesthésiée, ses gestes sont maladroits, elle baille à se décrocher les mâchoires et il n’est pas question à ce moment-là d’entamer avec elle une conversation sérieuse. Pendant un temps assez long, elle dit qu’elle « fonctionne au radar » avant de se sentir parfaitement opérationnelle.
Zoé a du mal à se réveiller...

Pour Thibaut, au contraire, il se sent parfaitement réveillé dès l’instant où il ouvre les yeux ; il se lève aussitôt, l’esprit clair, et peut vaquer à ses occupations sans que cela ne lui demande d’effort particulier. Intellectuellement, c’est d’ailleurs le moment où il se sent le mieux, où ses raisonnements semblent le plus fluides ; c’est la raison pour laquelle il préfère se lever tôt et travailler le matin.

Le soir, la phase de transition entre éveil et sommeil est elle aussi vécue de façon différente. Zoé s’agite au moment de s’endormir : une fois la lumière éteinte, elle se tourne dans son lit, n’arrive pas à trouver la bonne place sur son oreiller, se rassoit pour chercher un mouchoir qu’elle ne trouve pas, finit par rallumer la lumière et éventuellement elle se lève pour aller dans la cuisine se verser un verre d’eau… bref, elle a besoin d’une phase de transition, qu’elle remplit en pratiquant un certain nombre de rites, pour trouver l’endormissement, et celui-ci vient souvent lentement et difficilement.

Thibaut, à l’inverse, n’aime pas veiller trop tard le soir et a l’habitude d’aller se coucher dès qu’il sent le sommeil venir. Alors, il se déshabille rapidement, s’enfonce entre les draps et s’endort quasi instantanément.
Thibaut s'endort très facilement.
Cette différence dans les rythmes de transition ne se limite pas aux frontières du sommeil ; elle joue aussi pour les changements d’activité dans la journée. Pour Zoé, elle ne change d’activité qu’après avoir rangé les affaires correspondant à l’activité précédente et les départs d’un lieu vers un autre lui sont toujours un peu difficiles. Si elle décide d’aller faire des courses en ville, elle va faire des va-et-vient entre l’entrée et d’autres pièces de la maison, hésitant sur le choix des vêtements à mettre et sur la meilleure paire de chaussures à enfiler. Fréquemment, elle s’avise au moment de partir de ranger la vaisselle ou de mettre du linge à sécher, tout en se reprochant intérieurement de le faire.

De son côté, quand il décide de sortir, Thibaut enfile la première veste qui lui tombe sous la main, choisit une paire de chaussures adaptée à son activité et se retrouve dehors en moins d’une minute.

Si des personnes comme Zoé et Thibaut vivent ou travaillent ensemble, de telles différences de rythmes peuvent évidemment provoquer des frictions ; mais heureusement il existe des stratégies permettant de surmonter ces obstacles, que nous examinerons dans le prochain message.

Renaud Cherel


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