Certaines personnes ont besoin d’une période de transition
entre deux activités différentes, alors que d’autres semblent passer très
rapidement et sans effort apparent d’une activité à l’autre.
Le matin, Zoé a beaucoup de peine à émerger du
sommeil ; souvent, au moment d’ouvrir les yeux, elle semble comme
suspendue entre l’assoupissement et l’éveil ; au lever, elle se sent comme
anesthésiée, ses gestes sont maladroits, elle baille à se décrocher les
mâchoires et il n’est pas question à ce moment-là d’entamer avec elle une
conversation sérieuse. Pendant un temps assez long, elle dit qu’elle
« fonctionne au radar » avant de se sentir parfaitement
opérationnelle.
Pour Thibaut, au contraire, il se sent parfaitement réveillé
dès l’instant où il ouvre les yeux ; il se lève aussitôt, l’esprit clair,
et peut vaquer à ses occupations sans que cela ne lui demande d’effort
particulier. Intellectuellement, c’est d’ailleurs le moment où il se sent le
mieux, où ses raisonnements semblent le plus fluides ; c’est la raison
pour laquelle il préfère se lever tôt et travailler le matin.
Le soir, la phase de transition entre éveil et sommeil est
elle aussi vécue de façon différente. Zoé s’agite au moment de
s’endormir : une fois la lumière éteinte, elle se tourne dans son lit,
n’arrive pas à trouver la bonne place sur son oreiller, se rassoit pour
chercher un mouchoir qu’elle ne trouve pas, finit par rallumer la lumière et
éventuellement elle se lève pour aller dans la cuisine se verser un verre
d’eau… bref, elle a besoin d’une phase de transition, qu’elle remplit en pratiquant
un certain nombre de rites, pour trouver l’endormissement, et celui-ci vient
souvent lentement et difficilement.
Thibaut, à l’inverse, n’aime pas veiller trop tard le soir
et a l’habitude d’aller se coucher dès qu’il sent le sommeil venir. Alors, il
se déshabille rapidement, s’enfonce entre les draps et s’endort quasi
instantanément.
Thibaut s'endort très facilement. |
De son côté, quand il décide de sortir, Thibaut enfile la
première veste qui lui tombe sous la main, choisit une paire de chaussures
adaptée à son activité et se retrouve dehors en moins d’une minute.
Si des personnes comme Zoé et Thibaut vivent ou travaillent ensemble, de
telles différences de rythmes peuvent évidemment provoquer des frictions ;
mais heureusement il existe des stratégies permettant de surmonter ces
obstacles, que nous examinerons dans le prochain message.
Renaud Cherel
Ce message vous a plu ? Vous pouvez voir aussi dans ce blog :
Histoire de changer
Gérer les différences de rythme
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