Nous avons vu la dernière fois que l’usage d’un optimisme
raisonnable nous apportait beaucoup de bienfaits. Mais, dans le contexte du
pessimisme ambiant – et même du cynisme plutôt valorisé par notre société –,
comment éviter ce regard négatif, teinté de défiance, qu’il nous arrive peut-être
de porter sur les événements et sur les personnes ?
Ce dimanche , Jean-Baptiste Almeras était interviewé sur
France 2 à l’occasion de la sortie de son livre « Peut mieux faire »,
constitué par la collection de ses anciens bulletins scolaires : une litanie
assez affligeante de commentaires négatifs… L’auteur expliquait sur le plateau
combien, enfant, il redoutait l’arrivée des bulletins scolaires à la maison et
comment ceux-ci accomplissaient mois après mois un travail de démotivation en
lui. Résultat : il n’avait vraiment pas envie de travailler et, découragé,
il n’a pas passé son Bac. Cela ne l’a pas empêché de devenir, plus tard,
directeur d’une prestigieuse librairie parisienne ; mais il regrette
d’avoir perdu beaucoup de temps et d’énergie à reconquérir ce qu’il n’avait pas
eu au départ.
Ce petit livre met le doigt sur un système – lequel n’est
pas pratiqué par tous les enseignants, cependant – qui privilégie de mettre
l’accent sur les erreurs, les fautes, les incorrections, plutôt que sur les
succès, les réussites, les progrès ; un système qui préfère la sanction à
la stimulation et à l’encouragement. Certains me rétorqueront que, sans cette
épreuve qui lui a forgé le caractère, ce monsieur ne serait pas devenu ce qu’il
est aujourd'hui. Peut-être, mais cet argument me paraît paradoxalement trop
optimiste ! Car à côté d’une réussite comme celle-là, combien de milliers
d’autres élèves se sont trouvés découragés et ne sont pas parvenus à remonter
la pente de l’insuccès ?
Quel parent gronde son bébé qui tombe après avoir fait son
premier pas ? Au contraire, nous sommes fiers de ce premier pas de bébé,
nous le félicitons pour son entrée dans le monde des grands, nous
l’encourageons à recommencer, à faire un second pas et encore un autre…
L’optimiste raisonnable commence par poser un regard positif sur le monde et
sur les personnes, et l’expérience montre que ce regard positif suscite
d’emblée un effort pour mieux faire, se traduisant le plus souvent par un
progrès de la part de celui ou celle qui bénéficie de ce regard.
Conserver un regard d'enfant... |
Renaud Cherel
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La tendresse
Liens externes :
Psychologies.com : Dossier 6 raisons de croire en soi et en l'avenir
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