"L'homme de Vitruve" de Léonard de Vinci : l'homme parfait? |
Selma est artiste peintre ; elle a toujours eu le souci
méticuleux du détail, et a l’habitude de travailler à son chevalet jusqu’à ce
que l’exécution sur le tableau corresponde exactement à l’image qu’elle avait
en tête. Elle retire de sa ténacité et de ses efforts soutenus une réelle sensation
de plaisir, d’autant plus que ses œuvres sont appréciées du public.
Zita, par peur des critiques, cherche à être parfaite
maîtresse de maison, elle passe des heures à astiquer les moindres recoins de
son intérieur : « Mon appartement doit être impeccable… Si quelqu’un venait à
l’improviste, je ne supporterais pas qu’il puisse voir du désordre ou de la
poussière. » Zita est préoccupée par le jugement que l’on pourrait ainsi porter
sur elle.
Au travail, Valentin ne peut pas s’empêcher de consacrer du
temps et de l’énergie aux petits détails sans importance, au lieu de s’atteler
aux points essentiels du projet en cours dans son service. Ses collègues lui
reprochent d’avancer trop lentement ; il en retire une opinion négative de
lui-même et se sent minable.
Osmonde est un bourreau de travail incapable de se détendre.
Très efficace, elle suit ses dossiers heure par heure et ne peut s’empêcher de
consulter ses mails professionnels jusque sur la plage. Mais à la moindre
erreur ou au simple lapsus, elle se fait intérieurement des reproches acerbes pendant
des journées entières.
Faut-il être parfait ? Doit-on chercher la
perfection ?
Nous vivons dans une société qui nous pousse à faire
toujours mieux, à être toujours plus performants, non seulement dans la sphère
professionnelle, mais dans tous les domaines de la vie. Le désir de s’améliorer
est certainement très positif ; mais lorsqu’il se transforme en volonté
acharnée de perfection, il peut provoquer des dégâts, à notre détriment et à
celui de notre entourage.
D’un côté, le souci de perfection peut nous fournir une
grande énergie motrice : il nous pousse à mener à bien nos projets et nous
fournit la motivation nécessaire pour persévérer face au découragement et aux
obstacles qui ne manquent pas de se dresser sur la route. Avec le risque de
déborder sur d’autres domaines de la vie.
De l’autre, le perfectionnisme devient toxique quand on
s’efforce compulsivement et sans trêve d’atteindre des buts irréalistes et que,
face à l’échec, on n’en retire qu’amertume et auto-jugement négatif. Il peut
mener à la procrastination quand il sert à reporter les tâches à plus
tard : « Je ne peux pas démarrer ce projet tant que je ne maîtriserai
pas parfaitement la procédure ». Au final, il peut se traduire par une
faible productivité.
Il s’agit donc de trouver le bon dosage entre les deux, en
acceptant de ne pas être parfaits !
Renaud Cherel
Ce message vous a plu ? Vous pouvez voir aussi dans ce blog :
Acquérir la maîtrise
Autocritique et perfectionnisme
Faut-il vouloir tout contrôler?
Renaud Cherel
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