L'oiseau doit quitter son nid pour prendre son envol... |
Gérald a des problèmes professionnels ; plusieurs fois, il a été contraint de changer d’entreprise pour cause de mésentente avec ses supérieurs. Il reconnaît :
« Régulièrement, je m’oppose à mon chef en étant sûr de mon bon droit. J’ai le sentiment de remporter des victoires en m’opposant à lui… et pourtant c’est toujours moi qui perds, puisqu’au bout d’un certain temps, je me fais virer. » Un travail sur soi lui a permis de comprendre le scénario qu’il rejoue : à travers son chef, c’est à son père qu’il s’oppose.
Dans ma pratique de coach, il m’arrive de rencontrer des personnes qui se trouvent gênées, voire paralysées, par le poids des liens qui les attachent à leurs parents. Pourtant, une sagesse très ancienne insiste sur l’importance de quitter son père et sa mère. Beaucoup d’entre nous ont entendu cette phrase, tirée du livre de la Genèse : « C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. »
Quitter, c’est laisser quelqu’un en s’éloignant, en prenant congé. Quitter le domicile de ses parents et s’en éloigner physiquement, c’est une chose ; mais se détacher affectivement de ses parents en est une autre, plus difficile. Pourtant, pour que nous puissions devenir un être libre et responsable, un adulte autonome, il nous a bien fallu un jour quitter père et/ ou mère. Il a fallu passer par cette étape cruciale qui consiste à dénouer les liens qui nous unissaient à nos parents, et même à les trancher, si nécessaire. Dans un certain nombre de cas, cela n’est pas chose aisée, par exemple quand les parents désirent garder la main sur leur enfant, et, croyant l’aider, le ligotent et veulent en faire leur possession.
J’aime bien la distinction indépendance/ autonomie proposée par l’analyse transactionnelle : l’indépendance – état d’une personne qui ne dépend pas de quelqu’un ou de quelque chose – serait plutôt en lien avec la position « moi OK, toi pas OK » ; alors que l’autonomie – droit pour l’individu de déterminer librement les règles auxquelles il se soumet – serait plus en lien avec la position « moi OK, toi OK ». Qui dit autonomie dit capacité de faire des choix.
Alors nous pouvons nous interroger : par rapport à mes parents, est-ce que je me situe plutôt comme autonome, comme indépendant, comme dépendant ? Est-ce que je sais choisir sans me référer à eux ? Et comment est-ce que je me construis avec ça ?
La semaine prochaine, nous aborderons un autre aspect de cette question : comment aider un enfant à acquérir son autonomie d’adulte ?
Renaud CHEREL
Voir aussi dans ce blog :
Aider l'enfant à quitter père et mère
Education des enfants
Trouver sa place
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