Le dictionnaire de l’Académie française définit ainsi le courage : 1. Disposition morale qui fait entreprendre des choses difficiles, hardies et détermine à supporter la souffrance, à braver le danger. 2. Énergie, zèle, ardeur.
En s’appuyant sur ces définitions, on peut envisager deux
formes de courage assez différentes :
- Le courage des situations exceptionnelles : les
actes de bravoure ou d’héroïsme sur le champ de bataille, face à un incendie, un
cataclysme, un accident ou un attentat. C’est d’ailleurs souvent un courage
physique. Mais sauf activité particulière (pompier, militaire, journaliste de
guerre…) et dans la société française qui est la nôtre, la plupart d’entre nous
ont rarement l’occasion de faire preuve de cette forme de courage.
- Mais il existe aussi des formes de courage qui
s’exercent au quotidien. Ce courage, plutôt moral, nous concerne tous : il
nous est quasiment indispensable pour affronter les multiples obstacles que
nous réserve la vie de tous les jours. Car il faut du courage parfois pour se
lever certains matins, connaissant par avance toutes les choses désagréables
qui risquent d’arriver ce jour-là. Il faut du courage pour aller jusqu’au bout
de son projet ou de son engagement malgré les obstacles qui se dressent sur le
chemin. Il faut du courage pour dire non au risque de ne pas être apprécié. Il
en faut aussi pour faire des choix, renoncer à certaines choses dans l’immédiat
en vue d’un bien ultérieur. Bref, il faut du courage pour vivre en adulte
responsable.
Ce courage quotidien, nous pouvons l’exprimer de différentes
façons, selon notre personnalité ou selon les moments.
Il y a le courage impulsif de la personne qui réagit au
quart de tour, par exemple face à une injustice, et ne réfléchit qu’après aux
conséquences de ses actes. Au risque parfois de provoquer des dégâts
collatéraux qu’elle regrettera par la suite. Si cet acte est provoqué par la
colère, peut-on d’ailleurs parler véritablement de courage ? Le courage
implique une conscience du danger ; sinon, on pourrait plutôt parler de
témérité.
Il y a le courage de celui qui ressent la crainte mais la
surmonte, au prix d’une certaine lutte intérieure qui peut s’avérer harassante.
Il a plutôt tendance à peser le pour et le contre avant de se lancer, ce qui
lui vaut d’ailleurs parfois d’arriver après la bataille. Mais n’est-ce pas la
marque du vrai courage que de reconnaître le danger et savoir malgré tout
surmonter ses peurs pour agir ?
Il y a aussi le courage raisonné : pour affronter
l’événement, le sujet va d’abord réfléchir à la façon de s’y prendre pour
obtenir les meilleurs résultats possibles : en somme, le contraire de la
témérité. Ensuite, la situation sera traitée de façon calme et pondérée, le
recours à la force n’étant utilisé qu’en derniers recours.
Et puis il y a toutes ces situations où nous manquons de
courage, où nous reculons devant l’action nécessaire, où nous faisons preuve de
lâcheté…