Karen est très sensible aux encouragements qui lui donnent
de l’énergie pour avancer ; inversement, elle se trouve facilement touchée
par les critiques d’autrui, qu’elle conserve longtemps en mémoire. Il lui
arrive de ruminer interminablement sur une remarque ou une attitude qu’elle a
perçue comme négative, avant de réagir d’une façon qui peut interloquer la
personne en face, laquelle avait oublié l’incident depuis longtemps. Cette
sensibilité est encore accrue si l’auteur de la critique est une personne avec Karen
cultive des relations fortes. C’est pourquoi ses conflits seront plus intenses,
plus exacerbés avec ses proches qu’avec les étrangers.
Ernestine, de son côté, a souvent tendance à se méfier des
compliments ou des commentaires positifs qu’on lui fait, et elle va chercher à
déceler d’éventuelles intentions négatives derrière la façade avenante qui lui
est présentée : « Qu’est-ce qu’il est en train de me cacher,
celui-là ? » se demande-t-elle. Chez Ernestine, plus l’image
d’elle-même est mauvaise, plus elle aura tendance à interpréter négativement
les intentions des autres ; à l’inverse, quand elle se sent « bien
dans sa peau », cette méfiance naturelle tend à s’estomper.
Grégoire, quant à lui, se montre assez indifférent aux
réactions des autres, tout occupé qu’il est à foncer dans son projet, dont la
réussite vaut bien quelques dommages collatéraux : « on ne fait pas
d’omelette sans casser des œufs ! » a-t-il coutume de répéter. Franc
et direct, il ne prend pas de gants pour exprimer ce qu’il pense, persuadé que
cela lui permet d’agir plus efficacement. En agissant ainsi, il peut se faire
des ennemis mais il n’en n’a cure. Cependant, il peut lui arriver après coup de
constater une ampleur des dégâts qu’il n’avait pas soupçonnée et d’en être sincèrement
navré.
Chez nous les êtres humains, êtres sociaux, les questions
d’image sont très intriquées ; l’image que l’on a de soi dépend en grande
partie de celle que nous renvoient les autres de nous-mêmes. Certaines
personnes sont plus sensibles que d’autres à ce jeu de miroirs.
L’estime de soi influe grandement sur la façon dont on
accepte ou non son image. Souvent, ceux qui se sentent « bien dans leur
peau » ont plutôt une bonne image d’eux-mêmes. Une bonne estime de soi va
de pair avec l’acceptation de sa propre image physique. À l’inverse, les personnes
qui ont plus ou moins perdu leur estime de soi ont en général du mal à accepter
leur image physique ; elles peuvent même avoir du mal à se regarder dans
une glace.
Par ailleurs, le fait d’améliorer son apparence a des
répercussions nettes, et même parfois spectaculaires, sur l’estime de soi. Pour
exemple, l’action d’associations d’aide au retour à l’emploi : elles proposent
de « relooker » des femmes en situation difficile, qui avaient
négligé leur apparence depuis longtemps. Pendant une journée, tout y
passe : coiffure, maquillage, habillage, chaussures, avec à la clé un
regain de confiance en soi. Entre le matin et le soir, les femmes changent de
regard sur elles-mêmes, elle se disent plus féminines et plus belles, et cela
leur redonne de l’assurance, par exemple pour aborder des entretiens
d’embauche.
Et vous, quelle image avez-vous de vous-même ?
Renaud Cherel
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Construire l'image de soi
Croyances et relations sociales
Les plus beaux sont-ils les meilleurs?
Les critères de beauté physique
Égocentrisme et égoïsme
Renaud Cherel
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