élagage d'automne |
On pratique l’élagage des arbres en supprimant les branches
superflues, en général en automne, pour leur donner une forme plus harmonieuse ou tout simplement
nettoyer l’arbre et éviter que des parasites ne s’y installent. L’élagage est
aussi pratiqué pour des questions de sécurité : on va couper les branches
mortes avant qu’elles ne chutent afin d’éviter les accidents.
En fait l’élagage est un processus parfaitement
naturel : en forêt, lorsque les arbres sont serrés, les branches les plus
basses, ne recevant pas assez de lumière, meurent rapidement et tombent au bout
de quelque temps. Ce processus permet à l’arbre de réserver davantage d’énergie
à sa croissance en hauteur ; il donne des peuplements plus réguliers et
plus homogènes. Par ailleurs, les branches mortes tombées au sol ne sont pas
perdues : leur décomposition alimente un grand nombre d’espèces animales
et végétales, et les produits de cette décomposition serviront d’engrais aux
arbres, qui récupèrent ainsi les éléments nutritifs qu’ils avaient perdu.
Plus largement encore, les scientifiques ont découvert assez
récemment que ce type de processus était extrêmement répandu chez les êtres
vivants ; on le nomme apoptose. Ainsi, chez l’embryon humain, les mains et
les pieds sont palmés à leur formation ; les doigts n’acquièrent leur
forme définitive qu’à la suite de la mort programmée des cellules situées dans
les zones intermédiaires. De la même façon, notre cerveau va former sa structure
par apoptose de régions précisément délimitées. À l’intérieur de notre corps,
des cellules inutiles sont détruites par milliers à chaque instant, et leurs
constituants récupérés par l’organisme : il ne s’agit pas de nécrose mais
de mort programmée et parfaitement contrôlée. Autrement dit, il semble que les
processus de mort fassent naturellement partie du développement et du maintien
de la vie.
Dans un domaine un peu différent, on peut dire que l’oubli
est une forme d’élagage qui nous permet de nous débarrasser mentalement de
souvenirs inutiles et de ne conserver que l’essentiel. Selon les personnes,
selon leur histoire et les traumatismes qu’elles ont vécus, cet élagage sera
plus ou moins sévère et son effet pourra être ressenti comme stimulant ou, au
contraire, handicapant.
Je vous propose aujourd'hui d’étendre au sens figuré ce
concept d’élagage à la personne humaine toute entière et à son développement
personnel. Alors, cela me renvoie à des questions concernant ce que j’ai :
est-ce que je n’ai pas à me débarrasser de certaines choses superflues ?
De possessions qui, finalement, m’encombrent et ne me rendent pas
service ? Lesquelles ? Comment vais-je m’y prendre pour m’en
séparer ?
Je peux me poser les mêmes questions par rapport à ce que je
suis : me faut-il élaguer certaines choses en moi ? Est-il nécessaire
de faire mourir certaines parts de moi-même afin de grandir, de mieux me
développer dans mon intelligence, ma sensibilité, ma spiritualité ? Si la
réponse à ces questions est oui, il me reste à discerner : qu’est-ce que
j’aurais besoin d’élaguer ? Et quand est-ce que je commence ?
Renaud Cherel
Ce message vous a plu ? Vous pouvez voir aussi dans ce blog :
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Pratiquer le renoncement
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