J’aime bien jouer au Sudoku, ce jeu logique où l’on doit
trouver des chiffres de 1 à 9 pour remplir une grille de 81 cases. En plus de
faire fonctionner mes neurones, je tire de la résolution des problèmes
présentés par une grille de Sudoku des enseignements pour la vie de tous les
jours. Comment cela ?
Eh bien, lorsque je joue au Sudoku, je suis contraint
d’utiliser, successivement ou de façon concomitante, plusieurs types de
logiques, connaissant les règles de base : une ligne quelconque de la
grille doit contenir tous les chiffres de 1 à 9 ; de même pour une
colonne, et pour chacun des carrés de 9 cases composant la grille. À partir de
ces règles, une case peut être remplie moyennant différents procédés : en
trouvant le chiffre manquant sur une série horizontale de trois lignes ou
verticale de trois colonnes ; ou bien par élimination, sachant qu’aucun
des 8 autres chiffres ne peut convenir dans cette case ; ou bien encore
par approches successives, en écartant les lignes et les colonnes dans
lesquelles le chiffre ne peut pas se trouver, etc. En pratique, je commence par
utiliser les stratégies qui me semblent les plus simples – en réalité, ce sont
celles qui me sont les plus familières, pas forcément les plus simples
objectivement – puis je passe progressivement à des stratégies plus élaborées,
jusqu’à ce que la grille soit totalement remplie.
Or, dans la vie de tous les jours, je m’aperçois que j’ai
tendance – et peut-être cela vous arrive-t-il aussi – à utiliser un peu
toujours les mêmes stratégies, celles qui me sont familières et dont je sais
qu’elles sont généralement efficaces. Effectivement, nos stratégies
habituelles, celles qui ont été éprouvées par notre expérience depuis de
nombreuses années, donnent des résultats satisfaisants dans la plupart des
situations que nous rencontrons – mettons dans 90% des cas. Malheureusement,
dans les 10% de cas restants, nos stratégies habituelles ne fonctionnent pas.
Comment réagissons-nous alors ? Par expérience, j’ai constaté qu’on
pouvait avoir tendance à recourir à la même stratégie, mais en l’amplifiant, en
lui donnant plus de force. Je me souviens d’une situation concrète illustrant
ce fonctionnement. C’était dans une petite ville du sud-ouest de la France où
je résidais : un monsieur anglais demande son chemin à un passant, et
celui-ci lui répond en français. Comme l’Anglais lui fait signe qu’il n’a pas
bien compris, le Français répète ses explications en parlant plus fort !
Mais cela ne change rien à l’affaire, l’Anglais ne comprend pas, et finit par
s’en aller au hasard.
C’est aussi ce qui peut nous arriver parfois, si nous n’y
prenons pas garde. Dans l’exemple que je viens de citer, il aurait fallu que le
Français change de vocabulaire, qu’il utilise d’autres mots plus faciles ;
et si cela ne fonctionnait pas, qu’il s’exprime par gestes, dont on peut penser
que la compréhension est plus universelle.
On peut parler alors d’heuristique, c’est-à-dire d’un processus
d'apprentissage dans lequel l’opérateur se sert de ses découvertes pour inventer,
pour concevoir de nouvelles façons de faire. À chacun de construire ses
heuristiques !
Pour aller plus loin... (ajouté le 3 juin 2013)
Renaud Cherel
Ce message vous a plu ? Vous pouvez voir aussi dans ce blog :
Exemple de carte heuristique réalisée pour apprendre un cours de psychologie ! |
Pour aller plus loin... (ajouté le 3 juin 2013)
Suite à la demande de plusieurs lecteurs, voici une méthode
simple pour réaliser une carte heuristique (ou schéma heuristique) sur une
thématique donnée.
La carte heuristique a été inventée par un pédagogue
anglais, Tony Buzan, alors qu’il travaillait avec des enfants en situation d’échec.
Cet outil est utile pour synthétiser par exemple un discours entendu, un texte
lu, un cours à apprendre…
Principe de la carte heuristique |
La technique est simple : il s'agit de placer le thème au centre, puis de tracer sous forme de lignes rayonnantes les idées principales autour de ce thème (notées sur l'exemple ci-dessus IP1, IP2, IP3). Chacune de ces lignes peut être ensuite ramifiée pour figurer les idées secondaires qui s'y rattachent (notées ci-dessus de IS1.1 à IS3.4).
La carte heuristique peut être illustrée de couleurs ou de formes pour délimiter des zones correspondant à de grandes parties du discours ou du texte à synthétiser. Par ailleurs, on peut aussi mettre en évidence les liens entre les idées par des flèches (ici, une flèche en pointillés noirs). Avec l’habitude, vous pouvez agrémenter vos cartes heuristiques de toutes sortes de manières selon votre imagination.
La carte heuristique peut être illustrée de couleurs ou de formes pour délimiter des zones correspondant à de grandes parties du discours ou du texte à synthétiser. Par ailleurs, on peut aussi mettre en évidence les liens entre les idées par des flèches (ici, une flèche en pointillés noirs). Avec l’habitude, vous pouvez agrémenter vos cartes heuristiques de toutes sortes de manières selon votre imagination.
L’approche par carte heuristique s’avère particulièrement
utile aux personnes visuelles, mais aussi à tout un chacun. En effet, elle
correspond bien au fonctionnement du cerveau, qui ne procède pas selon un mode
linéaire. De plus, elle sollicite les deux hémisphères cérébraux : le
gauche, concerné par le détail des mots et leur signification ; le droit,
plus sensible aux formes et à la globalité de la présentation. Il est avéré que
cette méthode favorise la mémorisation, qui fonctionne selon un processus
associatif. Enfin, elle stimule l’imagination créative.
Si vous cherchez à mieux comprendre et mémoriser un texte, un
discours, quels que soient vos objectifs et votre âge, essayez la carte
heuristique ! Vous serez peut-être surpris par les résultats…
Renaud Cherel
Ce message vous a plu ? Vous pouvez voir aussi dans ce blog :
Bibliographie :
Nicolas FRANCK : Entraînez
et préservez votre cerveau - Plus de vitalité cérébrale, éd. Odile Jacob,
Paris, 2013, 221 pages
Le Pr. Nicolas Franck, psychiatre au CHU de Lyon, explique de
manière simple, dans une première partie de cet ouvrage, la façon dont notre
cerveau est structuré, comment il fonctionne, le rôle de la mémoire et des
émotions. Dans une seconde partie, il montre comment notre cerveau est impacté
par différents éléments de notre mode de vie, tels que l’alimentation, le
sport, la télévision, la musique, les relations sociales ou les jeux vidéo.
Liens externes :
http://www.efh.fr/ Le site de l'Ecole Française de l'Heuristique
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