Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 17 décembre 2012

Pourquoi la violence ?


Semaine dernière j’ai évoqué des exemples de comportements destructifs : si minimes soient-ils, ils témoignent, me semble-t-il, de cette pulsion de mort nommée thanatos par Freud, qui se manifeste en nous presque quotidiennement dans de petits actes tels que ceux-là, mais qui peut parfois surgir avec grande violence.

L’actualité, telle qu’elle nous est présentée, est remplie de violence : il suffit de parcourir les pages de son journal habituel, d’écouter les informations à la radio ou de les regarder à la télévision pour y être plongés jusqu’à saturation. La violence fascine et fait vendre, à en croire la proportion de romans, de films, de jeux vidéo dont elle constitue l’un des ressorts principaux.

Le mot violence vient du latin vis, force ; or la force nous est nécessaire pour survivre : c’est dire l’aspect duel de la violence. C’est pourquoi la violence à la fois nous repousse et nous attire, nous inquiète et nous captive, nous détruit et nous protège.

La violence constitue l’un des trois réflexes de survie instinctifs, face à une situation de danger vital : soit rester paralysé et faire le mort, soit prendre la fuite, soit attaquer. Ces réactions réflexes, héritées de nos lointains ancêtres, ne sont pas pathologiques, mais elles sont la plupart du temps inadaptées à la complexité des situations sociales que nous vivons aujourd'hui.

Ainsi on peut avoir recours à la violence, physique ou verbale pour de nombreuses raisons qui n’ont pas grand-chose à voir avec une situation de danger vital :

Carmen, très susceptible, se sent souvent atteinte par les propos de son entourage et sait utiliser des mots très durs pour riposter à ce qu’elle ressent comme des agressions. Souvent même, se disant que la meilleure défense, c’est l’attaque, elle anticipe en plaçant quelques remarques bien senties avant même que son interlocuteur ait pu s’exprimer.

Delphin a tendance à se réfugier dans l’alcool pour échapper aux difficultés du quotidien (réflexe de fuite) ; mais quand il a bu, il devient agressif et la moindre contradiction provoque ses accès de violence, souvent contre ses proches.

Amaury, cadre compétent et ambitieux, sait très bien utiliser la menace et la manipulation pour amener d’autres personnes de son entourage professionnel à servir ses intérêts propres.

Betty se rend compte qu’elle est parfois très violente envers ses enfants ; stressée par les soucis de la vie quotidienne, elle se laisse emporter par la colère et les punit de façon disproportionnée par rapport à la gravité de leurs actes.

Martial devient très agressif lorsqu’il est au volant de sa voiture, n’hésitant pas à faire des manœuvres dangereuses pour doubler un automobiliste qu’il considère comme un rival, ou agonir d’injures un conducteur hésitant.

Samson aveuglé par les Philistins. (Rembrandt)
Dans ces exemples comme dans bien d’autres, l’appréciation du danger est extrêmement subjective et varie d'une personne à une autre : elle dépend beaucoup de notre sentiment de sécurité intérieure. En se faisant aider, il est possible cependant d’apprendre à repérer ces moments de bascule où nos actes nous échappent, pour être capable de choisir un comportement alternatif plus adapté à la gestion de la situation.


Renaud CHEREL



Ce message vous a plu ? Vous pouvez voir aussi dans ce blog : 
    Destructivité
    Communication non défensive
    L'agressivité passive, mécanisme de défense

Liens externes :
    Pistes de recherche/violence(s) étude très intéressante de Nelly Derabours sur différentes approches de la violence.

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