Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 24 décembre 2012

Les arbres


Chêne en hiver - Lot-et-Garonne (photo R. Cherel)
Classé arbre remarquable en 2003
J’aime me promener dans la forêt, circuler parmi les arbres qui me dominent de leur hauteur mais aussi de leur âge, lequel se compte souvent en siècles. Enracinés, fixés dans un lieu précis mais jamais immobiles, leurs feuilles et leurs branches sans cesse agités par les mouvements de l’air, ils m’inspirent la patience et la sagesse. Il m’arrive parfois de toucher, voire de caresser le tronc d’un arbre pour ressentir, à travers le contact brut de son écorce, cette énergie primaire qui parcourt ce grand être vivant. C’est au cours de ces promenades en forêt que je trouve l’inspiration pour écrire et pour réfléchir.

Dans un très grand nombre de cultures, l’arbre est un symbole de vie extrêmement puissant. En perpétuelle évolution, il se dresse vers le ciel et en cela, dans sa verticalité, il suggère l’idée d’une progression vers un ailleurs, un en-haut ou un au-delà qui nous dépasse. D’autre part, les arbres en général mais plus particulièrement les feuillus à feuilles caduques, qui se dépouillent de leurs feuilles à l’automne puis reverdissent au printemps, évoquent le caractère cyclique de la vie, qui passe par la naissance et la mort.

L’arbre met aussi en communication trois dimensions du monde : par ses racines qui s’enfoncent dans les profondeurs de la terre, il est en contact avec le monde souterrain, siège des enfers dans l’imagerie traditionnelle, mais aussi allégorie de notre inconscient, de nos instincts les plus basiques. Par son tronc et ses basses branches, il est à la surface de la terre, image de notre réalité quotidienne avec ses exigences concrètes, le lieu où s’expriment nos émotions. Enfin par sa ramure et par sa cime baignée de lumière, il rejoint le ciel, siège des divinités mais aussi de nos aspirations les plus hautes, lieu de la pensée et de l’imagination. L’arbre symbolise donc fortement les rapports qui s’établissent entre le ciel et la terre : il possède donc un caractère central, d’où les multiples représentations de l’arbre cosmique, de l’arbre du monde ou de l’arbre de vie – ce dernier étant plus souvent représenté par un arbre à feuilles persistantes.

Chêne en été - Saône-et-Loire (photo R. Cherel)
L’arbre est également un symbole sexuel ambivalent : avec son tronc qui évoque le phallus, l’arbre est symbole de virilité et constitue une image archétypale, (c’est-à-dire primitive et universelle) du père, avec les qualités qui y sont traditionnellement attachées : la force, la domination, l’autorité. Mais les arbres creux et ceux qui abritent dans leur feuillage les nids des oiseaux évoquent l’image archétypale de la mère, avec certains éléments qui y sont reliés : fertilité, sécurité de l’abri et de la nourriture. Le père-arbre et la mère-arbre conduisent à l’idée d’arbre-ancêtre dont l’image, dépouillée de son contenu mythique, aboutira peu à peu à l’arbre généalogique que nous connaissons actuellement. Un exemple très ancien d’arbre généalogique est l’arbre de Jessé qui symbolise, dans la Bible, la succession des générations depuis le père du roi David jusqu’au Christ.

Et pour vous, les arbres évoquent-ils quelque chose ? Les aimez-vous, les détestez-vous, ou bien vous sont-ils parfaitement indifférents ?


Renaud CHEREL


Ce message vous a plu ? Vous pouvez voir aussi dans ce blog :
    Arbres d'hiver
    L'écorce des arbres
    La force des symboles
    ou le blog botanique de Renaud Cherel : fleursauvagerenaud

Liens externes :
    http://www.arbres.org/arbres_remarquables.html

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