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Le "vilain petit canard" se compare défavorablement, ignorant qu'il est un cygne |
Gabrielle désire avoir un intérieur impeccable ; mais
en même temps elle ne peut s’empêcher de se comparer à son amie Annick :
« Je dois faire tant d’efforts pour maintenir une maison parfaite, alors
qu’elle va faire son jogging le samedi matin ». Elle éprouve une certaine
jalousie vis-à-vis de la liberté d’Annick, elle envie ce plaisir et ce
bien-être qu’elle s’interdit à elle-même.
Bertrand explique : « Je crois au fond qu’être
premier ce n’est pas pertinent ; mais en même temps je me compare aux
autres et je vois que je ne suis pas le premier… Les autres, parfois je me dis
que je suis capable de faire mieux qu’eux, mais finalement je fais moins bien.
Du coup, j’ai un fort complexe d’infériorité ; je parais moins performant
aux yeux des autres. »
Au vrai, nous dépensons beaucoup d’énergie à nous étalonner,
à nous comparer aux autres dans bien des domaines. On peut arguer que c’est un
moteur pour le petit enfant qui a besoin de repères pour progresser, et bien
des parents utilisent la comparaison pour stimuler leurs enfants : « Je
dis à ma fille qu’elle est meilleure que son frère, pour lui redonner confiance
en elle », explique Victoire.
Pourtant, la comparaison, même quand elle est positive, est
rarement constructive ; la plupart du temps, elle porte atteinte à
l’estime de soi. Lorsque j’entre dans la boucle de la comparaison pour me
comparer à quelqu’un, je me retrouve rarement à égalité : soit je me situe
au-dessus, soit je me situe au-dessous de l’autre. Dans le premier cas, je peux
facilement développer un sentiment de supériorité : « je suis
meilleur que l’autre, je fais mieux, plus vite », ou plus parfaitement, ou
plus efficacement. Le risque est que je ne perçoive plus l’autre que comme un
moyen à ma disposition ou bien comme un obstacle à ma réussite, mais pas comme
une personne à part entière.
Dans le second cas, c’est le contraire : je risque de
développer un sentiment d’infériorité, qui peut m’envahir complètement :
« je suis nul, je suis bon à rien ». Ce sentiment d’infériorité peut
conduire à la jalousie, à la colère : je n’accepte pas que tel autre me
surpasse dans tel domaine spécifique ; ou bien il peut conduire à un
certain découragement, voire même à la dépression : « à quoi
bon ? De toute façon, quels que soient mes efforts, je n’arriverai à rien,
je suis trop nul ! » La comparaison est donc souvent un frein, et
c’est certainement un obstacle au bonheur.
Voyons comment Elie se positionne : « Moi je ne me
mesure pas aux autres, j’avance et j’essaye de solutionner les problèmes au fur
et à mesure. Je ne cherche pas à me rassurer par rapport aux gens qui arrivent
moins bien que moi ; j’admire les gens qui se débrouillent mieux que moi
pour en prendre de la graine, je ne suis pas dans une logique de
comparaison. »
Évitons la comparaison : c’est un poison !
Renaud CHEREL
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Comparaison sociale
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